Ce que l’on nomme corail, n’est autre qu’un petit animal nommé « polype » qui peut, selon son espèce, former de grandes colonies ou vivre en solitaire. Pour grandir et se développer à grande échelle, les coraux ont eux aussi besoin de se reproduire.

La rencontre d’un mâle et d’une femelle

Les coraux ont deux manières de pouvoir se reproduire. La première option est la reproduction dite « sexuée ». Comme tous les animaux, il existe dans une colonie des polypes mâles et des polypes femelles qui vont produire des spermatozoïdes et des ovules. Certains coraux sont considérés comme hermaphrodites et vont au cours de leur vie changer de sexe pour s’adapter à leur milieu.

La fécondation peut alors se produire de manière interne, où les spermatozoïdes vont être incubés par un polype femelle d’une même colonie, ou bien de manière externe si les polypes éjectent en pleine eau leurs spermatozoïdes et ovules.

La cellule œuf qui est créée lors de la rencontre du spermatozoïde et de l’ovule, donne naissance à une larve nommée « planula » qui va se laisser porter par les courants et viendra se fixer sur un rocher. La larve se métamorphose alors en un polype, qui a son tour se divisera donnant naissance à d’autres polypes, créant ainsi une nouvelle colonie.

Cette technique permet un brassage génétique et de pouvoir coloniser de nouvelles zones. Cependant la reproduction sexuée des coraux ne survient que 1 à 2 nuits par an en fonction des cycles lunaires et de manière totalement synchronisée !

Petite branche deviendra grand récif

La deuxième option est la reproduction dite « asexuée », à la manière d’un bouturage de plantes, le corail va être fragmenté en petits morceaux qui vont continuer de grandir et ainsi former ainsi de nouvelles colonies.

Cette fragmentation du corail peut être causée de manière naturelle par une tempête, une forte houle ou par un prédateur, mais aussi de manière artificielle et volontaire par l’Homme comme le fait The Coral Planters pour restaurer les récifs coralliens.

Les récifs artificiels sont constamment surveillés et entretenus par l’équipe de The Coral Planters qui s’assure qu’aucune algue ne recouvre les transplants. Elle déplace les cadres plus profondément en cas d’événement de blanchissement. Elle se débarrasse des indésirables qui viendraient mettre en péril les coraux en dégustant quelques polypes. En clair, les branches en croissance sont chouchoutées.

Les colonies transplantées peuvent ainsi assumer le rôle écologique des récifs et devenir elles-mêmes des cités grouillantes de vie et se reproduire de manière sexuée.

À quel âge le corail atteint-il sa maturité sexuelle ?

En fonction des espèces, de la taille de la colonie mais aussi des conditions climatiques et de la zone géographique, l’âge de la maturité sexuelle varie. En moyenne, elle se situe entre 2 à 4 ans.

Pour tenter de combler le rapide déclin des coraux, il faut pouvoir conserver les deux approches de reproduction : sexuée et asexuée, tout en continuant de sensibiliser les populations locales et les jeunes générations à l’importance de préserver ces incroyables animaux marins.

Sources :

Denis Allemand, Robert Calcagno, Bernard Fautrier, Institut Océanographique de Monaco, « CORAIL, un trésor à préserver », livre 135 pages, publié en février 2020, édition Glénat, extrait utilisé « À la découverte du corail, un étrange animal » page 24 à 29.

Compte YouTube du Musée Océanographique de Monaco, « Reproduction du corail », publiée le 15/04/2020, https://www.youtube.com/watch?v=hi4oDPDW0OI, 51 sec.

Puisay, A. (2018). La reproduction sexuée et asexuée des coraux face aux changements environnementaux: Implications pour la conservation et la restauration des récifs coralliens (Doctoral dissertation, Université Paris sciences et lettres).