Microplastiques et coraux : un danger invisible pour les récifs

Les coraux, victimes invisibles des microplastiques.

La conférence de Genève sur le traité mondial contre la pollution plastique qui s’est tenue courant août 2025 s’est malheureusement soldée par un échec. L’enjeu était majeur car plus de 10 millions de tonnes de plastique finissent dans les mers du globe (1). Les microplastiques sont ainsi un ennemi important des récifs coralliens, bien que bien plus discret que le réchauffement des océans ou les tempêtes tropicales.

Ces petites particules issues de nos déchets en plastique voyagent avec les courants marins. Elles se retrouvent souvent sur les plages mais on peut en retrouver jusque dans les océans et les récifs coralliens. Là, elles sont avalées par les polypes (les minuscules animaux qui construisent les coraux) comme si c’était de la nourriture. Résultat : une source de stress supplémentaire pour des écosystèmes déjà fragiles.

Qu’est-ce qu’un microplastique ? Définition et origines

Les microplastiques, ce sont des bouts de plastique minuscules, de moins de 5 millimètres. Il peut s’agir des fibres de vêtements en polyester qui se détachent à chaque lavage, des petites billes qu’on trouvait autrefois dans les dentifrices ou encore, et c’est souvent le cas, des morceaux de sacs, bouteilles ou filets de pêche qui se cassent peu à peu dans l’océan.

Chaque année, on estime que plus de 10 millions de tonnes de plastique finissent dans les mers du globe (1). Et avec le temps, une bonne partie se transforme en microplastiques. On en retrouve partout : dans l’Arctique, dans les profondeurs abyssales… et même dans l’eau qu’on boit.

Pour les coraux, c’est un vrai problème : ces particules flottent dans l’eau exactement comme le plancton dont ils se nourrissent. Impossible de faire la différence : les polypes avalent du plastique au lieu de leur nourriture habituelle.

Comment les microplastiques atteignent et impactent la santé des coraux ?

Les microplastiques n’arrivent pas par magie sur les récifs : ils voyagent par les courants marins (les particules libérées au large sont transportées jusqu’aux zones côtières), en se fixant sur d’autres particules comme le sable ou la matière organique ou enfin via les activités humaines locales : ports, zones touristiques ou pêche intensive, qui génèrent plus de déchets directement à proximité des récifs.

Résultat : les microplastiques se retrouvent partout dans l’eau qui entoure les coraux, à la surface comme au fond. Les chercheurs commencent à mieux comprendre les effets sur les coraux :

  • Une digestion perturbée : le plastique peut bloquer le système digestif des polypes, ce qui les empêche d’assimiler correctement leur nourriture.

  • Une baisse de la croissance : Les macro-déchets produisent obligent le corail à augmenter l’activité de ses tentacules pour se nourrir, au détriment de l’énergie investie pour croître. (2)

  • La santé des récifs coralliens est mise à mal : certains microplastiques favorisent la colonisation microbienne par des bactéries pathogènes. En se déposant sur les coraux, ceux-ci ont alors beaucoup plus de chance de tomber malade. (3)

Les microplastiques affaiblissent les coraux et réduisent donc leur capacité à faire face aux autres menaces (réchauffement, acidification, pollution chimique).

Océans, biodiversité, humains : des impacts en cascade

Un récif en mauvaise santé, ce n’est pas seulement un problème pour les coraux. C’est tout l’écosystème qui est touché.

  • Cela affaiblit la biodiversité : les poissons et invertébrés qui dépendent des coraux perdent leur habitat.
  • On note un impact sur la pêche : si les poissons disparaissent des récifs, c’est la sécurité alimentaire de millions de personnes qui est menacée. Mais en plus, nous pouvons nous même avaler du micro plastique lorsque nous consommons du poisson.
  • Un risque pour le tourisme : les récifs abîmés attirent moins de plongeurs et de visiteurs.

A lire aussi : Pourquoi les coraux sont-ils menacés aujourd’hui ?

Quelles solutions pour réduire l’impact des microplastiques ?

La bonne nouvelle, c’est qu’il est possible d’agir. Voici quelques pistes : 

Nous pouvons bannir le plastique à usage unique ou le diminuer fortement en privilégiant des alternatives réutilisables tels que les sacs en tissus, gourdes.

Il faudrait également améliorer le traitement des eaux usées : certaines stations testent des filtres capables de piéger les microfibres textiles.

Côté technologie, nous pourrions nous pencher sur le développement de plastiques biodégradables. Mais qui seraient possibles uniquement pour des applications à courte durée de vie spécifique (4). Ou le développement de technologies capables de filtrer les microplastiques. Le Canada a déjà commencé à travailler sur ce sujet (5).

Enfin, il est important de s’impliquer au quotidien et de soutenir, lorsqu’on le peut, des ONG telles que la nôtre, qui visent à sensibiliser et protéger les océans.

Un enjeu invisible mais crucial

Les microplastiques ne sont pas la menace la plus spectaculaire pour les coraux, mais ils s’ajoutent à une liste déjà longue de pressions qui fragilisent ces écosystèmes uniques. Bonne nouvelle : chacun de nous peut agir directement sur cette pollution, en réduisant son usage du plastique et en soutenant les initiatives locales.

Protéger les récifs coralliens des microplastiques, c’est sauver aussi un patrimoine vivant, vital pour les océans… et pour nous.

Aidez-nous à agir dès maintenant en adoptant un corail.

PAR Coral Planters