Face à l’effondrement de la biodiversité marine, les Aires Marines Protégées (AMP) apparaissent aujourd’hui comme l’un des outils les plus puissants pour restaurer les écosystèmes marins et garantir un avenir aux océans.
Pourtant, malgré leur importance cruciale, moins de 8 % des mers du globe sont actuellement placées sous protection effective selon le PNUE (Programme des Nations Unies pour l’Environnement).
Un chiffre encore bien loin des objectifs fixés par les Nations Unies, qui appellent à protéger 30 % des océans d’ici 2030 (Target 3 of the Kunming-Montreal Global Biodiversity Framework).

Mais qu’est-ce qu’une AMP exactement ?
Il s’agit d’une zone maritime délimitée par une autorité publique où les activités humaines telles que la pêche, le tourisme, l’exploitation industrielle, et la circulation maritime, sont encadrées ou restreintes pour préserver la biodiversité ou permettre la régénération d’habitats fragiles. Leur niveau de protection peut varier : certaines sont des sanctuaires intégralement fermés à l’exploitation humaine, d’autres tolèrent certaines pratiques à condition qu’elles soient durables. L’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) distingue d’ailleurs plusieurs catégories d’AMP, de la protection stricte à la gestion multi-usages (UICN France, 2023).
Les différents types d’AMP
Il existe en réalité plusieurs types d’AMP, classées selon leur niveau de protection et leurs objectifs de gestion. L’UICN distingue plusieurs catégories, allant des sanctuaires stricts aux zones de gestion durable.
Certaines AMP sont dites « intégrales », ou « no-take zones » : ce sont les plus strictes. Toute activité y est interdite, y compris la pêche ou le tourisme. Leur objectif est clair : laisser la nature évoluer librement, sans aucune intervention humaine. Bien qu’elles ne représentent qu’une petite part des AMP dans le monde, ce sont celles qui offrent les résultats les plus spectaculaires en matière de restauration des écosystèmes.
D’autres zones autorisent certaines activités, mais de manière très encadrée. On parle alors de zones de protection renforcée. Par exemple, seule une pêche artisanale avec des techniques douces peut être autorisée, ou bien la plongée uniquement si elle respecte des protocoles précis. L’enjeu est ici de concilier protection et usages locaux, dans une logique de durabilité.
Enfin, les aires de gestion durable permettent des usages plus larges comme la pêche, l’aquaculture, l’écotourisme à condition que ces pratiques n’entravent pas les objectifs de conservation. Ces AMP sont souvent co-construites avec les communautés locales et s’intègrent dans des stratégies plus globales de développement durable.
Il existe aussi des aires spécifiques ou temporaires, mises en place pour protéger une espèce ou un habitat sensible à un moment clé par exemple, une zone interdite à la pêche durant la période de reproduction des tortues marines. Ces formes souples de protection sont utiles dans des contextes où une fermeture permanente n’est pas possible.
Cette diversité d’approches montre bien que les AMP ne sont pas des barrières figées, mais des outils de gestion adaptative, pensés pour répondre aux enjeux écologiques sans exclure les réalités sociales et économiques des territoires.
De nombreuses études scientifiques démontrent l’efficacité de ces espaces. Une étude récente publiée dans la revue scientifique Nature par Enric Sala et ses collègues montre que protéger efficacement au moins 30 % des océans permettrait de restaurer la biodiversité marine, d’améliorer la sécurité alimentaire et de renforcer la résistance au changement climatique (Sala et al., 2021). Ces bénéfices ne s’arrêtent pas aux frontières de la réserve : en se reproduisant dans des conditions idéales, les poissons recolonisent p
Engagement au Mozambique

The Coral Planters est engagé dans un projet de restauration corallienne au Mozambique, en bordure du parc marin de l’archipel de Bazaruto, une aire marine protégée d’envergure. Ce territoire est vulnérable face aux effets du changement climatique et des activités humaines. Nous restaurons des récifs coralliens grâce à une technique de bouturage (fragments de coraux provenant de colonies saines ou plus résistantes). Notre scientifique sur la place gère le projet et s’occupe de la maintenance des coraux plantés.
Chaque récif protégé est une promesse
Les AMP sont la preuve que la régénération est possible. En les soutenant, nous ne faisons pas que protéger des coraux : nous redonnons de l’élan à tout un écosystème, et participons à construire un avenir plus résilient, plus durable, et plus solidaire.